Guide complet sur les maladies fongiques du gazon

Un article pour répondre aux questions les plus fréquemment posées sur les maladies fongique du gazon : que sont les maladies fongiques ? Comment traiter les champignons de pelouse ? Quand appliquer un fongicide sur la pelouse ?

14mins

Sur cette page :

    Les maladies fongiques du gazon sont un sujet complexe. Dans cet article nous avons fait un résumé sur les champignons et les maladies des pelouses. Vous trouverez les aspects abordés :

    • Quelles sont les maladies de la pelouse ?
    • Qu’est-ce qu’une maladie fongique de la pelouse ?
    • Facteurs favorisant le développement des maladies fongiques
    • Quelles sont les principales maladies fongiques ?
    • Comment reconnaître les maladies fongiques
    • Champignons de pelouse : comment s’en débarrasser

    Au fil du temps, les chercheurs ont sélectionné des variétés de gazon plus résistantes à divers stress : sécheresse, températures extrêmes, mauvaises herbes, maladies fongiques. Cependant, jusqu’à présent aucune espèce n’est totalement exempte du risque de tomber malade.

    C’est quoi une maladie du gazon ?

    Une maladie du gazon est le résultat d’un affaiblissement de la plante causé par un agent externe qui interfère avec ses fonctions vitales normales et altère son métabolisme. Un tel facteur externe peut être :

    • Environnemental : déséquilibres hydriques, nutrition inadaptée, températures trop élevées ou trop basses, structure et/ou texture du sol inadaptée(s), etc.
    • Végétal : présence de plantes parasites ou compétitives, telles que le pâturin annuel, la mousse ou des mauvaises herbes
    • Animal : insectes, nématodes, acariens ou encore chiens, taupes, etc.
    • Humain : stress dû au piétinement, erreurs d’entretien, coupe basse, etc.

     

    Qu’est-ce qu’une maladie fongique ?

    Les maladies fongiques sont causées par des champignons microscopiques très courants dans les gazons. Ces minuscules organismes végétaux sont incapables de vivre de manière autonome. Par exemple, ils sont incapables de terminer la photosynthèse. Il s’avère que pour vivre, ils ont besoin d’obtenir des substances déjà transformées par d’autres organismes végétaux.

    Les champignons sont divisés en deux catégories principales :

    • Champignons saprophytes : dont le substrat alimentaire est constitué de résidus végétaux morts (feuilles, bois, fumier, substances alimentaires)
    • Champignons parasites : ils se nourrissent d’organismes végétaux vivants et dont ils tirent des nutriments, développant souvent une action pathogène sur l’hôte.

     

    Différence entre les champignons saprophytes et parasites

    Dans la pratique, la distinction entre champignons saprophytes et parasites est rarement aussi nette, car dans la nature, de nombreuses espèces se comportent à la fois comme parasites et saprophytes, en fonction des situations environnementales et de développement.

    Pour maintenir la santé de la pelouse, il faut intervenir dès que le problème survient ou, mieux encore, le prévenir à l’avance, avec les mesures agronomiques et phytosanitaires appropriées. Pour établir une ligne de défense, il faut cependant connaître avec certitude l’agent infectieux primaire.

    • Les champignons parasites qui causent des maladies sont appelés agents pathogènes.
    • Les champignons parasites qui se nourrissent uniquement de tissus vivants sont appelés champignons parasites obligatoires. Les agents pathogènes qui causent la rouille en sont un exemple.
    • Les champignons parasites qui vivent principalement en dormance dans le sol ou dans les débris végétaux morts en tant que saprophytes jusqu’à ce que les conditions deviennent favorables à l’attaque par des organismes verts sont appelés champignons parasites facultatifs. Un exemple de ces champignons est le très redouté Pythium spp. et Rhizoctonia spp.
    • Il existe ensuite des champignons qui vivent principalement comme parasites mais qui peuvent survivre temporairement sur des tissus morts, comme des résidus de flocons. Il s’agit de champignons tels que Helminthosporium spp. et Ustilago spp. Dans ce cas, il est important d’éliminer les réservoirs d’inoculum ou de modifier ad hoc le microenvironnement dans lequel vivent les spores par des processus appropriés.

    Déjà à partir de ces premiers aperçus, il est clair que la mise en place de bonnes opérations agronomiques est très importante tant pour le confinement que pour la prévention des maladies fongiques.

     

    Facteurs favorisant le développement des maladies fongiques

    Une maladie infectieuse se développe lorsque 3 éléments sont présents simultanément : la plante hôte, le champignon pathogène et une condition climatique favorable.

    Certaines conditions qui favorisent le développement de maladies fongiques sont :

    • Erreurs nutritionnelles (trop-pas assez-mauvais moment-mauvais équilibre)
    • Climat humide et chaud (mais aussi glacial)
    • Arrosage excessif
    • Sol pauvre ou compacté
    • Coupe trop basse et/ou de mauvaise qualité
    • Absence de pédiluve ou de désinfection des outils mécaniques.

    Les infections fongiques commencent par des spores qui entrent en contact avec la plante par l’intermédiaire de vecteurs tels que l’eau d’irrigation, les supports de coupe, le vent, le piétinement, etc.

    Une fois en contact avec la partie de la plante, la spore germe et forme un filament appelé hyphe qui pénètre les tissus et inocule l’infection. La pénétration peut se faire par les stomates, l’épiderme ou des blessures causées par les tondeuses à gazon, le piétinement ou les piqûres d’insectes ou des événements atmosphériques tels que le gel et les coups de soleil. Il existe ensuite des champignons (par exemple Pythium) qui parviennent à pénétrer à travers les racines, les rhizomes ou même la couronne de la tige.

    À l’intérieur de la plante, les hyphes du champignon se développent, se nourrissent des tissus verts et les dessèchent rapidement. Lorsque le champignon termine sa croissance, il libère de nouvelles spores dans l’environnement à travers lesquelles de nouveaux cycles infectieux sont générés. Dans des conditions de sol et de climat favorables (par exemple à la fin du printemps et pour certains champignons comme Pythium), on peut en enregistrer un toutes les 36 à 48 heures.

     

    Prévention des maladies fongiques

    Compte tenu des conditions qui favorisent le développement des maladies fongiques indiquées, il est clair qu’un travail de prévention important est réalisé en effectuant les opérations agronomiques correctes :

    • La première chose et la plus importante à faire pour empêcher la pénétration des hyphes dans les tissus et les rendre plus difficiles à perforer, est de bien planifier la fécondation. Avec un bon plan de fertilisation, équilibré et bien dosé, qui favorise le développement du système racinaire, qui évite tout excès ou carence, il est possible de renforcer la plante, d’éviter la luxuriance et de favoriser une plus grande consistance des parois cellulaires.
    • Maintenir une hauteur de coupe appropriée.
    • Il n’est pas recommandé d’arroser excessivement car l’humidité crée les conditions propices au développement de diverses maladies fongiques. Il est bon d’arroser peu fréquemment et abondamment
    • L’aération du sol permet de le décompacter et  de réduire les conditions de développement du feutre qui héberge souvent des champignons saprophytes et parasites.

    La prévention est une approche que de plus en plus d’intervenants en entretien d’espaces verts prendront en considération, en raison de la réduction des ingrédients curatifs actifs disponibles sur le marché et de l’augmentation de la sensibilité au respect de l’environnement.

    Top 10 des maladies fongiques des pelouses… plus 1

    Les maladies fongiques des pelouses sont divisées en fonction de la saison à laquelle elles se développent. La plupart de ces maladies surviennent en été ou au début de l’automne.

    Anthracnose

    Anthracnose
    Gazon jauni atteint par l’anthracnose

    Effets de l’anthracnose :

    • Agent pathogène : Colletotrichum graminicola
    • Période de développement : Infestation particulièrement virulente et destructrice avec une température autour de 26°C et un air saturé en humidité. Début de l’été.
    • Conditions favorables : hausse des températures, humidité, sol compact, fertilisation insuffisante, irrigation inadéquate.
    • Symptômes : Elle touche généralement d’abord le Poa annua, qui devient jaune puis bronze avant de se propager aux autres plantes micro thermales. Au stade avancé, il présente des pustules noirâtres à la surface des feuilles.

    Lisez notre article sur la gestion de l’anthracnose ici

     

    Taches foliaires – Helminthosporiose

    Helmintosporium - taches foliaires
    Helminthosporiose sur pelouse

    • Agents pathogènes : Drechslera spp., Bipolaris spp., Curvularia spp.
    • Période de développement : L’infection commence au printemps avec des températures comprises entre 12°C et 21°C. La maladie devient plus agressive au fur et à mesure de l’augmentation des températures. La sporulation a lieu entre 3°C et 27°C.
    • Conditions favorables : températures entre 12° et 21°C, humidité, fort ombrage, mauvaise ventilation, excès d’azote, carence en potassium et/ou magnésium, feutrage, compaction
    • Symptômes : On observe des petites taches oblongues dans la partie supérieure de la feuille, de couleur marron-violacé sur les bords et marron-jaunâtre au centre. Au fur et à mesure, les lésions se rapprochent jusqu’à la flétrissure de la feuille.
    • Espèces sensibles : toutes les espèces.

     

    Fil rouge

    fil rouge
    Filaments mycéliens rouges du fil rouge dans le gazon

    • Pathogène : Laetisaria fuciforme
    • Période de développement : Le Fil rouge peut apparaître sur une large amplitude de températures, mais il atteint un pic d’activité entre 15°C et 24°C.
    • Conditions favorables : Le feutre, l’humidité, une alimentation déséquilibrée et/ou faible en azote sont des facteurs de développement.
    • Symptômes : Zones approximativement circulaires bien que la forme ne soit pas clairement définie. Taches brun clair, rougeâtres et décolorées sur les feuilles. Fine masse de mycélium rose, semblable à une toile d’araignée.
    • Espèces sensibles : Ray Grass Anglais, Fétuques Rouges, Pâturin annuel

    Pour en savoir plus, consultez notre article : “maladie du fil rouge sur les pelouses

    Fusariose estivale

    fusariose estivale

    Taches rondes de la fusariose dans le gazon

    • Agent pathogène : Magnaporthae spp.
    • Période de développement : de mai à octobre
    • Conditions favorables Maladie typique des périodes chaudes et humides qui suivent les pluies. Développement avec des températures proches de 32°C en journée et 21°C la nuit. En présence de conditions favorables, la maladie peut s’installer en quelques heures.
    • Symptômes : Des taches vert clair de 5-10 cm voire 1-1,5 m apparaissent en premier. Puis s’ensuit une flétrissure rapide des taches qui passent d’une couleur brunâtre à une couleur paille. Les dommages peuvent apparaître sous forme de taches circulaires ou de bandes irrégulières.
    • Espèces sensibles : Agrostides stolonifères, Pâturins annuels

     

    Rouille

    rouille gazon

    Taches jaunes de la rouille sur le gazon

    • Agent pathogène : Puccinia spp. et Uromyces spp. ( ?)
    • Période de développement : printemps mais surtout fin de l’été et début de l’automne.
    • Conditions favorables : températures entre 18° et 30° C suivi d’une rosée prolongée (8-12 heures), résidus de coupe non ramassés, peu de lumière, mouillure prolongée des feuilles due aux périodes pluvieuses, stress tels que sécheresse ou ombre.
    • Symptômes : Petites taches jaunes sur les feuilles, qui deviennent des lésions élargies, s’allongent et se déchirent en faisant apparaître des minuscules pustules de couleur orange-rouille.
    • Surtout touchées : toutes les espèces, en particulier Pâturin des prés.

     

    Gray Leaf Spot

    Tache grise du grays leaf sur la pelouse

    Tache grise du grays leaf sur la pelouse

    • Agent pathogène : Pyricularia grisea
    • Période de développement : été
    • Conditions favorables : Humidité prolongée sur le feuillage et pendant la nuit. Température > à 27°C , espace non ventilé et ombragé, fertilisation azotée excessive avec des formes d’azote soluble (nitrique…)
    • Symptômes : Taches rondes ou ovales de 2 à 5 mm de diamètre qui s’unissent et forment des zones dégradées grisâtres et irrégulières. Tâches jaunâtres avec un bord marron. Cette maladie est souvent confondue avec le pythium : la principale différence visible est l’absence de mycélium blanc tôt le matin.
    • Espèces sensibles : RGA, Fétuque élevée.

     

    Pythium

    Pythium dans la pelouse
    Pythium dans la pelouse

    • Agent pathogène : Pythium blight -spp.
    • Période de développement : de mi-mai à fin août. Courant en période chaude (29-35°C) lorsqu’il y a peu d’air et de l’humidité. La stagnation de l’eau en surface et un mauvais drainage sont des facteurs déclencheurs.
    • Conditions favorables : champignon toujours présent dans la pelouse comme dégradateur de matière organique, Pythium devient pathogène avec des températures comprises entre 25° et 35° C, peu de vent et une humidité relative très élevée. Autres conditions : mauvais drainage, engorgement, surfertilisation et surcroissance, pelouse affaiblie par d’autres maladies (par exemple, Rhizoctonia)
    • Symptômes : Les premiers symptômes sont des cercles pouvant aller jusqu’à 15 cm de diamètre. Les gazons infectés sont sombres, gluants et gras. Présence possible de Mycélium blanc. La maladie peut s’étendre rapidement et suivre le réseau de drainage.
    • Espèces sensibles : Pâturins annuel, Cynodon, Ray-Grass… et les jeunes semis.

     

    Rhizoctonia cerealis (Yellow Patch)

    Effets de la tache brune sur la pelouse

    • Agent pathogène : Rhizoctonia
    • Période de développement : Les spores en dormance du champignon se développent à une température de 4-5°C et avec une forte humidité.
    • Conditions favorables : La maladie se développe souvent lors d’enneigement prolongé, bien que ce ne soit pas une condition nécessaire pour l’infection. Le champignon attaque les feuilles principalement, mais peut également infecter les racines. Très actif entre 10 et 18°C, il se développe aussi entre 7 et 24°C.
    • Symptômes : Cercles de diamètre allant de 10 à 60 cm. Les feuilles pâlissent et un mycélium marron-grisâtre peut se développer.
    • Espèces sensibles : Agrostis stolonifera, Fétuque élevée, Pâturin des prés.

     

    Dollar Spot

    Effets de la tache dollar sur la pelouse

    Effets de la tache dollar sur la pelouse

    • Agent pathogène : Sclerotinia homeocarpa (nouveau nom après une récente reclassification = Clarireedia homeocarpa)
    • Conditions favorables : longues périodes humides pendant lesquelles les feuilles restent mouillées et rosée qui persiste pendant de nombreuses heures. Températures entre 21 et 27°C, un taux d’azote trop faible.
    • Symptômes : taches blanches ou légèrement rosées bronze, bords bruns-rougeâtre. Initialement petites, les taches grandissent jusqu’à 8cm, après quoi elles commencent à se regrouper dans des zones « cluster ». De nombreuses taches peuvent fusionner et générer de grandes zones dégradées.

    Pour en savoir plus, lissez notre article : “Gestion intégrée du gazon

    Point mort printanier 

    Spring Dead Sport (Tâches mortes de printemps)

    Spring Dead Sport (Tâches mortes de printemps)

    • Agent pathogène : champignons du sol appartenant aux genres Ophiosphaerella korrae et Ophiosphaerella herpotricha
    • Période de développement : fin de l’été – début de l’automne, mais elle apparaît au printemps
    • Conditions favorables : le champignon infecte le gazon lorsque les températures descendent en dessous de 15°C.
    • Symptômes : taches jaunes ou brun clair, en forme d’anneau, d’un diamètre de 30 à 60 cm. Parfois, l’herbe recommence à pousser au centre de l’anneau jauni. Les taches arrondies se détériorent avec le temps et l’herbe affectée pourrit.

     

    Ronds de sorcières

    Ronds de sorcières

    • Agent pathogène : Marasmius oreades
    • Période de croissance et conditions favorables : La chaleur et l’humidité exacerbent sa prolifération. Il décompose la matière organique et libère de l’azote.
    • Symptômes : Anneaux vert foncé de quelques cm à plusieurs mètres de diamètre évoluant d’année en année. On observe des bords intérieurs et extérieurs plus foncés et plus poussants. Au centre le gazon dessèche, se flétrit et meurt. Apparition possible de champignons sur l’anneau.
    • Espèces sensibles : toutes les graminées

     

    Comment reconnaître les maladies fongiques des pelouses

    La reconnaissance précoce des maladies fongiques est essentielle pour une intervention rapide. Comme nous l’avons vu dans la description des symptômes, chaque maladie fongique a ses propres caractéristiques en termes d’apparence visuelle, cependant il existe certaines caractéristiques qui, si elles sont détectées, peuvent être des indicateurs clairs de la présence d’une maladie. Voici quelques lignes directrices :

    • Taches ou zones décolorées : circulaires, irrégulières ou inégales
    • Moisissure, mycélium : un signe très évident et révélateur, surtout s’il est présent aux premières heures du matin
    • Changements de couleur : ceux-ci peuvent également indiquer un stress initial dans la pelouse. Dans ce cas, il est toujours judicieux d’intervenir car les pelouses stressées sont plus sujettes à être attaquées par des maladies fongiques.
    • Limbes de feuilles secs ou jaunis : indiquent des problèmes de tissus
    • Croissance irrégulière
    • Parfois même une mauvaise odeur, car certaines maladies provoquent la pourriture.
    • Avant toute conclusion hative, les experts ICL, vous invitent à faire un profil de sol en comparant une zone “touchée” avec une zone non touchée.

    Il peut être difficile de déterminer exactement à quelle maladie vous êtes confronté. Les experts en gazon ICL sont disponibles en remplissant ce formulaire .

    Conclusion

    Les maladies fongiques des pelouses peuvent être un défi, mais avec des connaissances et des pratiques de gestion appropriées, elles peuvent être efficacement prévenues et contrôlées.

    N’oubliez pas que la prévention est toujours le meilleur outil : un gazon bien entretenu est la première étape pour réduire le risque de maladies fongiques.

     

     

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